la sonnette d’alarme. Le Lorientais espère que le groupe saura retrouver un état d’esprit propre à la lutte pour le maintien.
Fabrice Abriel, quel est votre sentiment après la défaite de samedi en Coupe de France face aux amateurs de Calais (2-0) ?On pourrait presque employer le mot honte. Au-delà d’une élimination qui peut arriver contre une équipe de division inférieure, on s’est fait pratiquement balader par moment. Ils étaient beaucoup plus tranchants que nous. On peut perdre des
matchs mais il faut quand même montrer de la consistance.
Surtout que Calais est un habitué des exploits en Coupe, vous étiez prévenus…On ne les a pas pris de haut. On n’a pas été surpris par cette équipe parce que, comme vous le dites, ils ont toujours réussi des coups en Coupe de France. Maintenant, entre savoir ce qui nous attend et agir en fonction pour ne pas que cela nous arrive, il y a un pas à franchir. On l’a pourtant assez répété toute la semaine. On sait que c’est toujours compliqué à l’extérieur contre des équipes qui vont tout donner et qui ont l’esprit Coupe. Le plus dur, c’est d’allier la parole aux actes. On n’a pas montré qu’on était une équipe de L1. A la fin du
match, on a un peu poussé mais il y avait déjà 2-0 pour eux. On n’a aucun regret à avoir sur ce
match. Ils ont été supérieurs à nous au niveau des occasions, de l’agressivité et de la combativité.
L’état du terrain, assez gras, ne vous a pas facilité la tâche. Sans que cela constitue une excuse…
Généralement, c’est ce qu’on dit. Mais ce n’était pas non plus un petit terrain traquenard et tout bosselé. Le terrain n’était pas bon pour les deux équipes. On ne peut pas se réfugier derrière ça. Franchement, ils ont gagné 2-0 et c’était tranquille pour eux.
C'est-à-dire ?Physiquement, ils ont certes dû aller au bout. Mais tactiquement et techniquement, ils n’ont pas vraiment poussé leur match.
Et c’est un ancien coéquipier qui vous a marqué un doublé…Oui, j’ai joué avec Djezon (ndlr : Boutoille) à Amiens. Dans ce genre d’équipe, il y a deux ou trois joueurs qui sont en pleine bourre, un autre qui a de l’expérience, un jeune qui pousse… On sait de quoi est fait cette équipe. Mais leur esprit collectif était supérieur au notre.
« Il n’y a pas de raison de se réfugier dans la facilité »Que vous a-t-il manqué ? Guy Lacombe, l’entraîneur du PSG, rappelait qu’on ne passait pas en Coupe de France si on n’était pas « humble et déterminé »…On s’est quand même beaucoup parlé avant le match. Et puis, on n’est pas une équipe qui prend les autres de haut. On sait d’où on vient. On sait très bien que cela ne fait que cinq mois que nous évoluons en Ligue 1 et que rien n’est acquis. On ne revendique pas le jeu de L1, ni l’expérience. A ce niveau là, on reste humble. Mais il nous a manqué l’esprit qui anime cette compétition : le fait de se transcender. Si on avait eu au moins l’état d’esprit, la qualité de nos joueurs aurait pu faire la différence. Et
encore…
Quel a été le discours de Christian Gourcuff après la rencontre ?Il nous a dit que c’était très médiocre. Par rapport au jeu, par rapport au pressing, par rapport à la tactique, par rapport à tout ce qu’on a mis en place depuis le début de saison… On n’a rien retrouvé. C’est ça le plus inquiétant, hormis l’élimination qui est logique finalement.
C’est si inquiétant que cela ?C’est inquiétant à partir du moment où le groupe ne prend pas conscience de ses lacunes. Si on ne se remet pas au boulot comme on a pu le faire lors de la première partie de saison, il est évident qu’on peut être inquiet.
Vous avez repris l’entraînement lundi. Je suppose que cela trotte encore dans vos têtes…Forcément. Le président est passé nous dire quelques mots pour nous recadrer. C’est son rôle. On est encore dedans. Si on gagne à
Bordeaux, on oubliera.
Cela peut-être un mal pour bien. Cette déconvenue peut vous permettre de remettre tout à plat pour cette seconde partie de saison…Cela peut être un mal pour un bien à partir du moment où l’on prend conscience qu’il faut se remettre au travail. Rien n’a été facile jusqu’à aujourd’hui. Il n’y a pas de raison de se réfugier dans la facilité, même si on a déjà 24 points et qu’on est dans les temps pour la
course au maintien. On a un bonus actuellement en championnat qu’on ne peut pas se permettre de dilapider. On a tellement trimé dans cette première partie de saison qu’on doit tout mettre en œuvre pour se maintenir.
Le mois de janvier s’annonce très chargé avec le déplacement à Bordeaux, la réception de Lens puis le déplacement à Nantes…On n’a aucun match facile en Ligue 1. Mais quand on a été au Parc des Princes lors du premier match de championnat, avec seulement quatorze joueurs valides, on était vraiment dans une situation difficile (ndlr : victoire 3-2). Avant d’affronter Bordeaux, on est dans la même situation : on ne va pas avoir peur mais on va être très méfiant. On espère obtenir le maintien le plus tôt possible. Mais c’est vrai que si on aligne six points sur neuf après deux déplacements et une réception, on aurait déjà 30 points. On serait alors bien avancé dans notre tableau de marche pour le maintien. On peut aussi rentrer bredouille ou tout gagner. Tout dépend de notre état d’esprit.